Retour sur l’atelier d’écriture

Retour sur l’atelier d’écriture

L’atelier d’écriture existe depuis trois ans. L’accent y est mis sur le plaisir d’écrire, soit en anglais, soit en français, à partir de textes littéraires de langue anglaise, ou de diverses amorces ludiques. Toutes les participantes ont partagé de courts extraits de leurs réalisations.

Tout d’abord, un mot de Pascale Denance, notre professeure :

« L’atelier d’écriture que j’anime au CCFB a dû avoir lieu en ligne cette année. Ce que nous avons perdu en échanges directs, sourires, rires, intonation, nous l’avons gagné autrement : la focalisation sur le texte écrit a permis de mettre en lumière et d’accentuer la qualité et la profondeur des textes. Les quelques extraits qui suivent reflètent bien l’atelier dans son ensemble, y compris dans son approche bilingue, qui encourage à mon sens une ouverture créative et une richesse d’expression dans l’écriture. »

Voici le programme de l’année 2020-2021

1. Emily BRONTË, Wuthering Heights: Entre rêve et réalité

2. Emily Dickinson, Poem 520: The landscape of the soul

3. Charlotte Perkins Gilman, The Yellow Wallpaper : Sortir de l’enfermement

4. Virginia Woolf, Mrs Dalloway: Stream of Consciousness

5. Lewis Carroll, Alice’s Adventures in Wonderland : Surrealism: the story of a dream

6. Edgar Allan Poe, “The Fall of the House of Usher” and Robert Galbraith (J.K. Rowling’s pseudonym), The Cuckoo’s Calling :From gothic stories to detective fiction: TRANSITIONS

Séance n°1 : Emily BRONTË, Wuthering Heights: Entre rêve et réalité

Jardin  extraordinaire

Un doigt autoritaire pointé vers l’observateur – le même qui disait « your country wants you » – intime cette fois le silence : « TAISEZ VOUS ! ». L’injonction sort d’une bouche déformée par la colère. Le visage, rouge de haine, est celui d’un homme encore jeune, le cheveu vif, les yeux bleus. Le mâle occidental dominant, dans toute son horreur, vêtu d’habits aux couleurs saturées qui soulignent la violence de son verbe. Des volutes de chèvrefeuille s’enroulent lascivement autour des poteaux qui soutiennent le panneau d’expression libre. D’autres plantes vivaces se dressent devant lui, entendant aussi bientôt le dissimuler. C’est un jardin extraordinaire….Hélène

Séance n°2 : Emily Dickinson, Poem 520: The landscape of the soul

Poem 502 inspired by Emily Dickinson

Sun is burning hot.

The atmosphere suffocating

In the alleys of the teams.

I jump out of the car

Remove my helmet

Hair sticking to my neck and face.

The icky air of asphalt.

For one minute, I’m deaf

To the blazing noise.

Sarah

La rencontre

Mon panier bien rempli, je suis remonté sur la plage et le remblais. Sur un banc se trouvait assis les jambes croisées un drôle de petit bonhomme. Son visage était savamment maquillé, un triangle blanc autour des yeux, un nez rouge, des joues rose carmin surmontées par un charmant bonnet vert pomme piqueté d’étoiles. Il était vêtu d’une veste d’un bleu nuit au-dessus d’un vaste pantalon doré. Après quelques pirouettes savantes, il a chanté d’une voix puissante et veloutée l’histoire d’un oiseau heureux de traverser le ciel toutes ailes déployées vers ses terres natales, puis il m’a dit : « Je suis enchanté d’avoir fait ta connaissance, je serais bien resté plus longtemps avec toi mais le spectacle avec les tous petits va bientôt commencer et nous allons faire ensemble un merveilleux voyage vers un pays peuplé de rêves et d’émotions ».

Mon panier m’a paru léger. J’ai soulevé les algues que j’avais posées sur mes palourdes pour qu’elles restent fraîches ; leur nombre s’était réduit de moitié et à la place se trouvait une très belle étoile de mer avec, posé en son centre, un nez rouge.

Lulu (clown international)

Françoise

Une soirée d’hiver 

C’était un beau jour. Le jour où je t’ai aperçu dans ce café avec un livre à la main et un bon café. On partageait déjà ça en commun. Tu as commencé à regarder dans ma direction avec un regard penseur. Je pensais que tu regardais par la fenêtre du café la neige tomber. Après un certain temps, tu es venu vers moi m’enlevant de mes pensées et de ma lecture ; tu m’as proposé un café. J’ai accepté. Tu avais un sourire magnifique et tu étais très charmant. Nous avons commencé à parler tous les deux et nous avons réalisé que nous partagions beaucoup de choses en commun. Ce moment m’a paru très court mais en fait nous sommes restés des heures à parler, à échanger sur tous les sujets. La nuit tombait et les réverbères s’allumaient et la neige continuait à tomber. Je dois dire qu’on était la veille de noël : quel beau paysage ! Nous avons décidé de poursuivre chez toi car tu possédais une maison avec un feu de bois si romantique et une maison so « cosy ». A notre arrivée nous nous sommes installés sur le plaid près du feu avec un bon chocolat chaud et nous avons repris notre conversation. J’étais aux anges. Nous nous sommes progressivement rapprochés l’un de l’autre jusqu’à nous embrasser. Nous sommes restés comme ça jusqu’au lendemain matin.

Valérie 

Séance n°3 : Charlotte Perkins Gilman, The Yellow Wallpaper : Sortir de l’enfermement

What will you say?

Splashing autumn puddles, the children shriek with joy. He watches through the storm tears on his bedroom window. It’s stopped raining Mum, can I go out to play? No

Eyes wide in wonderment as white flakes fall and flutter, he yearns to taste a slice of this forbidden iced-world cake. It’s snowing again Mum, can I go out to play? No

Springtime afternoon, he watches as the children play a rough and tumble ball game in the street. It’s sunny outside Mum, can I go out to play? No

Summer’s children chase an ice-cream van, out of tune and cheerful. He yearns to taste these cones of cream and jam confection for himself. It’s hot inside Mum, can I go out to play? No

Only child. On the inside looking out. Lonely child. On the outside looking in. I stand out because I don’t fit in.I’m all grown up now, but the feeling’s the same. If I ask you if you’ll be my friend, what will you say? Cate

La chambre

Elle sort de son demi-sommeil et retrouve ce lieu impersonnel, cette chambre aseptisée qui, de fait, n’a pas grand-chose à voir avec une chambre, surtout pas la sienne. Dans un état de conscience altéré, elle observe la pièce avec étrangeté. Le sol en lino moucheté, les motifs en chevrons de la toile de verre, la fenêtre bien sûr mais aussi les stores, la modeste table et sa chaise assortie… Elle ne le sait pas mais progressivement, imperceptiblement, elle se sentira bientôt ici en terrain familier. À tel point qu’un jour, lorsque les médecins parleront de sortir, de rentrer à la maison, elle vivra cette annonce (à laquelle elle s’était pourtant si souvent raccrochée) avec angoisse : comment retrouver cette maison qui, tout en étant la sienne, lui est devenue si étrangère ? Roxane

Spirit 

I am so pleased to make your acquaintance, again. It has been a long time. We used to have much fun together, remember? Please be assured I do not hold anything against you. I am incapable of judgement, for I am not a person.Yes, I do seem familiar, do I not?Do not worry; the emotions you are feeling are natural. It is not often one gets to meet their own spirit. What do you mean, again?I could not possibly leave you again.Well, because I have never left.I belong to you, or more precisely, you belong to me, for you are a part of me.  Masha

Séance n°6 : Edgar Allan Poe, “The Fall of the House of Usher” and Robert Galbraith (J.K. Rowling’s pseudonym), The Cuckoo’s Calling : From gothic stories to detective fiction: TRANSITIONS

Insight…

‘Look, it explains everything’, I said. ‘I now know for sure that I am a reincarnation of Edgar Allan Poe.’

My psychiatrist was clearly failing to see what a major breakthrough this was in my analysis. He was not showing any relief. He looked slightly worried, if anything. I have noticed for some time that the right-hand corner of his upper lip tends to get a twitch when he is nervous (ever so slight, but I notice things; I am fully observant of my environment). Now I could see that his lip was truly distorted, becoming huge, covering all his face, which was quickly changing colour – first developing a vivid pink glow and then turning mauve altogether. He inclined his body, head thrust forward. His arms were waving wildly and there seemed to be many of them, certainly more than two…

All these years of seeing him sitting behind his desk in this office and I had never realized that it was an octopus I was actually talking to…Pascale

Atelier découverte (Deuxième séance) :

The clown (Image of a stage with curtains open)

Shivers. Pins and needles. It’s time to go on stage. The clown has lost his mask and he cannot go on stage naked. The audience is waiting for him. Round of applause. He cannot cheat with them. He’ll go naked and play his part!

That’s only a bad dream he has regularly. But recently all the truths he held to be self-evident tumbled down. No more certainties but that a clown should always convey a positive image. He is not even convinced of his talent anymore. He cannot appear in front of them and make them laugh anymore.

Yesterday he was alone on stage and made them cry from laughing while backstage he was laughing from crying. Like a cord dancer, he was walking on his life line but he lost his balance, fell and broke his dreams into a million mirrors. Marie